Nous présentons ici brièvement tous les mécènes, collectionneurs et artistes avec lesquels Willi Baumeister a travaillé, qui l'ont influencé ou qui ont d'une manière ou d'une autre croisé son parcours d'artiste.
Sommaire
A Wilhelm Arntz | B Felicitas Baumeister | Margarete Baumeister | Fritz Berckhemer | Marie-Jeanne Bucher | D Luitpold Domberger | Ottomar Domnick | F Alfred Flechtheim | G Karl Gutbrod | Krista Gutbrod | H Gerd Hatje | Kurt Herberts | M Henry Miller | R Heinrich Maria Ledig-Rowohlt | W Herwarth Walden | Curt Weller |
Cette liste est régulièrement complétée.
Wilhelm (Wil) F. Arntz
L'Allemand Wilhelm (Wil) F. Arntz (1903-1985) fut écrivain, libraire, rédacteur et également expert de l'art du XXe siècle. Après des études de droit à Munich, Berlin et Francfort-sur-le-Main, il devient assistant d'un spécialiste du droit des peuples, le Prof. Köbner, qui est marié à une fille de Max Liebermann. C'est par son intermédiaire qu'il connait sa première approche de l'art. Il est arrêté par la Gestapo en 1937. De 1939 à 1944, il exerce une activité d'écrivain tout en commençant à collectionner de l'art expressionniste. Après sa captivité, il s'installe de nouveau en 1945 à Stuttgart avec sa famille. Nous nous retrouvons après la guerre chez Baumeister, avaient-ils décidé. Entre 1947 et 1978, il travaille dans les sociétés de vente d'art Ketterer et Lempertz à Stuttgart et Köln. A partir de 1945, Arntz constitue une vaste bibliothèque sur l'art du XXe siècle dont 50 000 livres rejoindront plus tard le musée Getty. C'est en 1932 à Francfort qu'il avait fait la connaissance de Baumeister. Baumeister note le 31 mai 1933 : Wilhelm Arntz rédacteur et bon camarade. En 1946, Arntz et l'éditeur Gerd Hatje donnent une expertise de la série d'illustrations de Baumeister sur La Tempête de Shakespeare. Pour le 65e anniversaire de Baumeister en 1954, il rédige un article publié dans les Mélanges sous le titre Baumeister-ganz konkret [Baumeister-complètement concret].
Felicitas Baumeister
Felicitas Baumeister (née en 1933) est l´une des deux filles de Willi et Margarete Baumeister. Elle grandit à Stuttgart jusqu´à ce que la famille abandonne la ville menacée par les bombes pour Urach. La guerre finie, la famille rentre à Stuttgart. Felicitas suit les cours du Hölderlin-Gymnasium [lycée Hölderlin]. A partir de 1951, elle se rend plusieurs fois à Paris, capitale de la mode. Elle termine ses études professionnelles à la Frauenschule [école pour femmes], avec l'obtention de son certificat d'aptitude professionnelle en tant que couturière en 1955. Après la mort de son père, en 1955, elle entreprend avec sa mère et sa sœur Krista, pendant plusieurs décennies, l'inventaire du patrimoine artistique laissé par celui-ci. Elle participe dès 1956 à la réalisation d'une exposition aux Kleemann Galleries New York , exposition qui avait déjà été prévue par Baumeister. En 1958, elle épouse le gestionnaire Roland Karg; elle travaille au développement de l'entreprise de son mari. En 1989, elle participe au film de Jochen Canobbis sur Willi Baumeister. En 2005, Felicitas Baumeister et Jochen Gutbrod décident de rattacher les "Archives Baumeister" à une institution officielle, ainsi sont-elles transférées aux archives du Kunstmuseum Stuttgart . La Fondation Willi Baumeister est créée en 2008 et Felicitas Baumeister en devient présidente du conseil d'administration. En 2010 elle obtient le titre honorifique de Ehrensenatorin de l'Académie des Beaux-Arts de Stuttgart. En 2013, par le biais de son initiative, l´ebook "Willi Baumeister, Schöpfer aus dem Unbekannten" de Brigitte Pedde sort sur le marché. Son étroite participation et sa collaboration à de nombreuses expositions et catalogues raisonnés sur Willi Baumeister sont présentés ci-dessous sous forme de liste:
Sélection d'expositions: 1956 réalisation de l´exposition prévue par Willi Baumeister aux Kleemann Galleries New York; 1966/67 Musée National d'Art Moderne, Paris; 1971/72 Art contemporain allemand, Tokyo; 1981-1984 Exposition itinérante : Finlande, Norvège, Pays-Bas, France (Lyon, Bordeaux), Luxembourg; 1989 Nationalgalerie Berlin; 2003-2004 Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid et Städtische Galerie im Lenbachhaus, Munich; 2005-2006 Bucerius Kunstforum, Hambourg, Westfälisches Landesmuseum für Kunst und Kulturgeschichte, Münster, Von der Heydt-Museum,Wuppertal; 2011-2012 Museu Fundació Juan March, Palma, Kunstmuseum Winterthur et Museo d'Arte Moderna e Contemporanea di Trento e Rovereto MART, Rovereto; 2013 Kunstmuseum Stuttgart. Collaboration aux catalogues raisonnés dont elle est co-auteur: (détaillés dans l´index bibliographique ) Beye/Baumeister 2002; Grohmann 1963; Kermer 1989; Ponert 1988; Presler/Baumeister 2010; Spielmann/Baumeister 2005.
Margarete Baumeister
Margarete Baumeister, née Oehm (1898-1978), suit des études de musique au conservatoire de Stuttgart. Après avoir fréquenté l'École supérieure de jeunes filles de Stuttgart, elle prend des cours particuliers de peinture et de dessin. Par son amie Berta Schleicher, sœur de l'architecte Gustav Schleicher, elle fait la connaissance de Baumeister en 1923 et lui demande de corriger son travail. Elle expose en 1924 avec la Sécession de Stuttgart au Kunstverein de Stuttgart ainsi qu'en 1925 au Kunstkabinett am Friedrichsplatz. Elle abandonnera le travail artistique après son mariage avec Willi Baumeister en 1926 pour investir toute son énergie dans le travail de son mari. Willi Baumeister disait de Margarete, qu'il appelait Margrit, qu'elle était sa meilleure critique. Après le travail dans son atelier, Baumeister apportait le tableau à l'appartement où ils en discutaient ensemble. Après la mort subite de Baumeister, elle travaillera avec une grande énergie à faire connaître le travail artistique de son mari.
page Web Margarete Oehm
Fritz Berckhemer
Après avoir travaillé comme commissaire en paléontologie au musée de l'Université de Columbia à New York, le paléontologue allemand Fritz Berckhemer (1890-1954) devient en 1919 assistant au cabinet de sciences naturelles de Stuttgart, l'une des collections de géologie les plus importantes d'Allemagne. En 1926, il est nommé conservateur principal et directeur de la section de géologie et de paléontologie du Musée de sciences naturelles de Stuttgart. Berckhemer est en contact étroit avec les propriétaires de carrières du Wurtemberg où il découvre de précieux vestiges de l'âge de la pierre. À partir de 1930, il enseigne la paléontologie à l'Université technique de Stuttgart, obtenant le titre de professeur en 1949. Willi Baumeister entreprend en 1934 et 1939 plusieurs excursions sous sa direction pour visiter les fouilles du Wurtemberg. C'est par son intermédiaire que Baumeister peut acquérir des moulages des plus anciens témoignages artistiques de l'humanité - neuf statuettes de plus de 30 000 ans provenant de Vogelherd près de Heidenheim. Grâce à l'engagement personnel de Fritz Berckhemer pendant la deuxième guerre mondiale, des pièces extrêmement précieuses du musée de sciences naturelles de Stuttgart purent être mises à l'abri et préservées.
Marie-Jeanne Bucher
La galeriste française Marie-Jeanne Bucher (1872-1946) travaille d'abord dans des bibliothèques suisses à partir de 1923, avant de s'installer en 1923 à Paris, rue de Vaugirard. En 1924, elle ouvre une galerie-librairie dans le magasin de Pierre Chareau et présente des scultpures et des travaux sur papier de Lipschitz, avant d'inaugurer sa propre galerie en 1929 rue du Cherche-Midi. Quand il se rend à Paris en 1937, Willi Baumeister la rencontre en même temps que Léger et Le Corbusier. Sa galerie du Boulevard du Montparnasse est fondée en 1939. En janvier de la même année, l'exposition des œuvres de Baumeister trouve un très grand écho en France, mais la presse ne peut en parler du fait du contexte politique. Jeanne Bucher représenta notamment Hans Arp, Baumeister, Sophie Taeuber-Arp, André Bauchant, Georges Braque, Kandinsky, Max Ernst, Miró, Picasso, Jean Lurçat et Zao Wou-Ki. Des expositions personnelles de Willi Baumeister auront lieu en novembre 1949 ainsi qu'en 1954.
Luitpold Domberger
Le graphiste et sérigraphe allemand Luitpold Domberger (1912-2005) commence ses études à l'École des arts appliqués de Pforzheim en 1928, avant de travailler comme graphiste indépendant à l'Atelier für Werbung [Atelier de publicité] de Pforzheim. Après avoir déménagé à Stuttgart vers 1935, il travaille pour diverses entreprises et galeries. C'est en 1948 qu'il commence à se familiariser, dans une première phase d'expérimentation, avec la technique de la sérigraphie qu'il a découverte lors d'une exposition à la Maison de l'Amérique de Stuttgart. En 1949, il aménage son premier atelier de sérigraphie, Gänsheidestrasse 26 à Stuttgart où il fait la connaissance de Baumeister dont l'atelier se trouve dans la même maison. C'est à partir de 1950 que la technique est appliquée à l'impression d'œuvres d'art, sous le nom de sérigraphie. Les premières seront réalisées avec Willi Baumeister et par lui. Domberger est l'initiateur et le co-fondateur de l'Association des sérigraphes allemands. Entre 1950 et 1955, Baumeister réalisera 56 sérigraphies avec Domberger. L'éditeur Karl Gutbrod envisageait, avec Baumeister et Domberger, l'édition de sérigraphies à partir des illustrations de Gilgamesch que Baumeister avait dessinées en 1943, mais seules sept d'entre elles étaient exécutées à la mort de Baumeister en août 1955. Le cycle inachevé fut imprimé par Domberger en 1976, d'après les films préparés par Baumeister, avec un tirage de 100 exemplaires. Domberger fut le premier à enseigner la sérigraphie en Allemagne à partir de 1959. Son entreprise, fondée en 1967, travaille aujourd'hui encore pour de nombreux artistes de renom allemands et américains.
Ottomar Domnick
Ottomar Domnick (1907-1989), neurologue et psychiatre de Stuttgart, compte parmi les collectionneurs et promoteurs les plus engagés de l'art moderne en Allemagne après la deuxième guerre mondiale. En 1954, il tourne un film sur Willi Baumeister et fait l'acquisition d'un grand nombre de tableaux pour sa collection. Il organisera dans sa propre clinique un cycle de conférence consacré aux forces créatrices dans la peinture abstraite, accompagné d'expositions sur le même sujet.
Alfred Flechtheim
Après un apprentissage commercial, Alfred Flechtheim (1878-1937), marchand d'art, galeriste et éditeur allemand de réputation internationale, ouvre sa première galerie à Düsseldorf, bientôt suivie d'autres établissements à Francfort, Cologne et Berlin. En 1921, il s'installe à Berlin. Il représentera notamment Willi Baumeister, Max Beckmann, Georges Braque, George Grosz, Paul Klee, Pablo Picasso et Fernand Léger. En 1921, Flechtheim fonde la revue Der Querschnitt dont la couverture, avec son Q, sera plus tard dessinée par Baumeister. Au printemps 1929, Flechtheim présente à Berlin et Düsseldorf une exposition personnelle des tableaux de Baumeister. En novembre 1929, c'est Baumeister qui dessine l'affiche d'une exposition de Flechtheim & Kahnweiler à Francfort-sur-le-Main. La même année, les éditions de la galerie Flechtheim publient le port-folio sport und maschine avec 20 feuilles d'après des dessins de la main de Baumeister. Flechtheim quittera l'Allemagne en 1933 pour Paris, puis Londres où il meurt en 1937.
Karl Gutbrod
L'éditeur stuttgartois Karl Gutbrod (1905-1984) était actionnaire de l'éditeur Kohlhammer de Stuttgart. Dès 1944, il défend l'idée de publier Das Unbekannte in der Kunst [L'inconnu dans l'art]. En 1956, il est l'un des co-fondateurs des éditions DuMont-Buchverlag à Cologne qui publient en 1960 la nouvelle édition de l'ouvrage. En 1958, il épouse la fille de Willi Baumeister, Krista. Sous sa direction seront publiées d'importantes monographies d'artistes et, en 1964, avec Marcel Brion, Die frühen Kulturen der Welt [Les cultures primitives du monde]. En 1955, il envisageait de publier avec Willi Baumeister une édition de sérigraphies sur le thème de Gilgamesch, qui ne pourra être menée à bien du fait de la mort de Baumeister.
Krista Gutbrod
Krista Gutbrod, née Baumeister (1928-1995) est l'une des deux filles de Willi et Margarete Baumeister. Elle grandit à Francfort-sur-le-Main et à Stuttgart. En 1943, la famille abandonne Stuttgart, alors menacée par les bombes, pour Urach, en août 1945. La guerre finie, ils retournent dans leur ville natale. Après son baccalauréat, passé en 1948, Krista Baumeister suit une formation aux Éditions Kohlammer à Stuttgart et elle étudie, à partir de 1954, l'histoire de l'art et l'archéologie à Munich. Elle travaille en parallèle pour une maison d'édition munichoise. Lorsqu'en 1955, son père, Willi Baumeister, meurt, c'est le début d'une longue période d'engagement pour la sauvegarde de l'héritage artistique de celui-ci. En 1958, elle épouse l'éditeur Karl Gutbrod ; le couple déménage à Cologne. Elle y soutient son mari dans le développement du département d'art des Éditions M. DuMont Schauberg. Krista Gutbrod est en charge de nombreuses expositions présentant les œuvres de Willi Baumeister. Elle a un fils, Jochen Gutbrod. La famille visite des lieux intéressants sur le plan archéologique en Grèce, en Italie et à Malte lors de nombreux voyages d'étude. En 1970, ils déménagement pour Montana dans le canton de Valais, en Suisse; 1979 marque leur retour à Stuttgart dans la maison parentale. Le mari de Krista, Karl Gutbrod, décède. Krista Gutbrod meurt en 1995 à Stuttgart après avoir géré l'héritage artistique de son père pendant plusieurs décennies.
Gerd Hatje
L'éditeur allemand Gerd Hatje (1915-2007) publia principalement des livres d'art et d'architecture. Il reçoit dès le 2 novembre 1945 l'autorisation de publier des livres et des brochures de la part du gouvernement militaire en Allemagne. Il entre en relation avec Willi Baumeister en 1946, et ils réalisent ensemble différentes publications. Les éditions Gerd Hatje publieront notamment : Tempest de William Shakespeare avec 42 illustrations de Willi Baumeister (1947) ; Kunstmappe Willi Baumeister avec 9 reproductions de tableaux et 5 dessins, texte de Will Grohmann (1947) ; texte de Willi Baumeister dans le cat. exp. Fernand Léger, Fribourg en Br. (1949) ; impression sur support en relief/ sérigraphie Montaru, tirage 200 ex. (1955) ; Gottfried Boehm, Willi Baumeister (1995) ; Peter Beye, Felicitas Baumeister, Werkkatalog der Gemälde, vol. I et II (2002) ; Wolfgang Schürle, Nickolas J. Conard, Zwei Weltalter - Eiszeitkunst und die Bildwelt Willi Baumeisters (2005) ; Heinz Spielmann, Felicitas Baumeister, Werkkatalog der Druckgraphik avec édition limitée Collector's Editions avec une lithographie pentachrome Scheinrelief , cat. raisonné Spielmann/Baumeister 151, 1955-1964, tirage 80 (2005) ; Willi Baumeister - Figuren und Zeichen, éd. Heinz Spielmann, Ortrud Westheider (2005).
Kurt Herberts
Le Prof. Dr. Kurt Herberts (1901-1989) possédait la fabrique de vernis Dr. Kurt Herberts & Co. à Wuppertal. Entre 1937 et 1944, Herberts confie à des artistes renommés frappés d'interdiction de peindre et/ou d'exposer, notamment Baumeister et Schlemmer, diverses missions pour les bâtiments de l'entreprise, la publicité et l'application en art de peintures modernes. C'est en collaboration avec Herberts et sous son nom que Baumeister publie pendant la guerre plusieurs livres de recherche sur les techniques picturales anciennes et modernes : 10000 Jahre Malerei und ihre Werkstoffe (1939), Dokumente zur Malstoffgeschichte (1940), Lackierkunst im technischen Zeitalter (1940), Dr. Kurt Herberts. Untersuchungen (1940), Anfänge der Malerei (1941), Aus der Maltechnik geboren (1942), Wände und Wandbild (1942, parution 1953), Modulation und Patina (1944, parution 1989).
Henry Miller
Baumeister rencontre pour la première fois l'écrivain américain Henry Miller (1891-1980) au début des années 1930, lorsque Miller vit à Paris. Dans une lettre du 11 mars 1948, Miller écrit à Baumeister : Je dois dire que j'aime regarder votre bon visage honnête. Vous avez l'air si familier. Peut-être que je vous ai vu, dans les jours anciens - quelque part à Montparnasse. Dans la même lettre, Miller remercie Baumeister pour la lettre envoyée à la naissance de son fils Tony. Le 17 janvier 1950, Miller écrit à Baumeister qu'il a vu son exposition à Paris et la trouve très bonne. Il remercie bien fraternellement pour l'envoi du catalogue. Dans une lettre du 19 mai 1950, Miller demande que lui soient envoyées des cartes postales de la grotte d'Altamira en Espagne. Il se montre très intéressé et remercie Baumeister de lui envoyer souvent des choses intéressantes.
Heinrich Maria Ledig-Rowohlt
L'éditeur allemand Heinrich Maria Ledig-Rowohlt (1908-1992) entre en 1930, après une formation commerciale, dans la maison d'éditions de ses parents à Berlin. En 1938, son père ayant émigré, il prend la direction des éditions Rowohlt. Au début des années 1940, il s'installe à Stuttgart où il est frappé d'interdiction professionnelle par les nazis ; la maison d'éditions ferme. À la fin de la guerre, Ledig-Rowohlt refonde la maison d'édition à Stuttgart. Il rencontre souvent Willi Baumeister, ce dernier achète deux dessins de Miró, destinés à un recueil de poèmes de Jacques Prévert. Dans la revue PINGUIN, publiée par Ledig-Rowohlt et dirigée par Erich Kästner, est publié l'article de Baumeister Ist Kunst lehrbar [L'art est-il susceptible d'être enseigné]. En 1950, il transfert le siège principal de sa maison d'édition à Hambourg, et en 1983 la vend au groupe d'éditions Georg von Holtzbrinck à Stuttgart.
Herwarth Walden
Le galeriste, éditeur et musicien Herwarth Walden (Georg Lewin) (1878- 1941) fait des études de musique à Berlin et Florence. Il est marié entre 1901 et 1911 à Else Lasker-Schüler. En 1903, il fonde le Berliner Verein für Kunst [Association berlinoise pour l'art] et commence à publier la revue d'avant-garde Der Sturm, suivie en 1912 de la galerie du même nom à Berlin. C'est dans cette galerie qu'a lieu en 1913 le Premier salon d'automne allemand où Willi Baumeister est également représenté. L'Association d'artistes stuttgartois Üecht réunit des tableaux d'artistes de la galerie Sturm pour sa propre exposition en 1919. De 1920 à 1922, Baumeister est représenté à plusieurs reprises dans la galerie de Walden. Walden fut membre du parti communiste à partir de 1918 et s'installa à Moscou en 1932 où il travailla comme professeur et éditeur. Après avoir été arrêté par le gouvernement de Staline, il mourut en 1941 dans une prison près de Saratov.
Curt Weller
Après sa scolarité à Stuttgart, l'éditeur Curt Weller (1895-1955) fait des études de dramaturgie et de mise en scène à l'École de théâtre de Berlin. Ayant perdu une jambe à la guerre, il suit une formation de libraire à Leipzig à partir de 1920. De 1921 à 1927, il travaille aux éditions Hirzel, tout en fondant en même temps sa propre maison, les éditions Curt Weller & Co, Leipzig et Vienne, qui publient surtout de la littérature européenne. Weller est l'un de ceux qui découvrent Hesse et Kästner. À partir de 1930, il devient fondé de pouvoirs et directeur de la production aux éditions de la Deutsche Verlagsanstalt à Stuttgart, avant de se mettre à son compte en 1933 et de s'installer près du lac de Constance. Pendant son exil intérieur, il est en contact avec des artistes et historiens de l'art comme Max Ackermann, Willi Baumeister, Oskar Schlemmer, C.G. Becker, Will Grohmann et Walter Kaesbach. Il est détenu un an, en 1942-1943, pour avoir fait œuvre de démoralisation. Weller et Baumeister font connaissance en 1936, et c'est à cette époque qu'ils entament leur correspondance. Weller s'intéresse à l'art de Baumeister, et en 1944 ils discutent ensemble du livre de ce dernier Das Unbekannte in der Kunst [L'inconnu dans l'art].